Login

Coupe-andaineuse et pick-up Zworld Récolter le blé en décomposé pour maîtriser le salissement

La coupe-andaineuse s’attèle à un tracteur ou à un automoteur dédié. Elle dépose les céréales en andains pour favoriser leur mûrissement.

Les cultures menées selon des pratiques biologiques peuvent connaître un certain salissement, ce qui risque de faire grimper le taux d’impuretés dans le grain lors de la récolte. L’une des techniques pour limiter ce phénomène consiste à faucher les céréales et à les laisser sécher en andains pendant quelques jours, avant de les récolter à l’aide d’un pick-up monté sur une moissonneuse-batteuse. Nous avons pris part à une journée de démonstration et d’essai organisée par la chambre d’agriculture de la Creuse.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Comment gérer le salissement des céréales biologiques lors de la récolte ? L’une des réponses à cette question, et qui tend à se répandre peu à peu, consiste à décomposer la moisson en deux opérations. D’abord, la culture est coupée et déposée au sol en andains. Après quelques jours de séchage et de mûrissement, une moissonneuse-batteuse équipée d’un pick-up spécifique ramasse les andains pour battre la céréale et récolter le grain. Cette technique présente plusieurs avantages. D’une part, le fait d’anticiper la fauche provoque le mûrissement du grain. Ceci s’avère intéressant dans les parcelles où le stade de maturité n’est pas homogène. D’autre part, ceci favorise le fanage des adventices, facilitant ainsi leur passage dans le batteur de la moissonneuse-batteuse, en particulier en présence d’un fort salissement. Les graines des mauvaises herbes se trient également mieux dans la machine, qui produit alors un grain plus propre.

La coupe est décalée vers la gauche, et sa large fenêtre de 1,6 m autorise d’importants volumes de paille. © F.P.

Des équipements spécifiques

Pour nous rendre compte de l’intérêt de la récolte en décomposé, nous nous sommes rendus début juillet à Azerables, dans la Creuse. La chambre d’agriculture du département organisait une démonstration dans une parcelle de blé biologique. Le constructeur français Zworld avait apporté deux de ses machines : une coupe-andaineuse de 5,5 m et un pick-up à tapis de 3,5 m. Une première modalité a été fauchée deux jours avant la démonstration. Le blé présentait alors un taux d’humidité de 28 %, et le grain était au stade pâteux-dur.

La faucheuse-andaineuse Zworld ressemble à une coupe de moissonneuse-batteuse. Elle adopte un double lamier à sections d’origine Schumacher. Au-dessus, un rabatteur va chercher loin en avant pour guider et ramasser la culture, même couchée. Le tapis transversal forme un andain latéral, au travers de la fenêtre découpée dans l’arrière du châssis. L’attelage de la coupe est déporté afin de dégager suffisamment de place pour les andains à côté des roues du véhicule porteur, ici un tracteur. Le constructeur propose plusieurs configurations de fenêtre, à gauche ou à droite, et de différentes largeurs suivant le volume des cultures à récolter. La machine présente à la démonstration ce jour-là s’avère dotée d’une fenêtre sur le côté gauche, d’une largeur de 1,6 m. Elle s’attèle au relevage avant du tracteur par le biais d’une interface à parallélogramme intégrant une suspension oléopneumatique. Lors du changement de parcelle, la coupe se décroche de l’interface de la même manière que sur une moissonneuse-batteuse.

Le pick-up Zworld s’adapte à toutes les machines du marché. Sa largeur de 3,5 m permet son transport sur route sans devoir le dételer. © F.P.

Faucher haut pour laisser circuler l’air

Au travail, la machine repose sur des roues de jauge. Son fonctionnement nécessite un débit hydraulique d’environ 70 L/min. En option, elle peut s’équiper d’un groupe hydraulique indépendant. Dans les deux cas, la vitesse du rabatteur se module depuis la cabine. Avec l’optionnel écran de pilotage, elle se règle automatiquement en fonction de l’allure du tracteur, et une alarme retentit en cas de vitesse trop élevée. De son côté, le pick-up s’attèle à une moissonneuse-batteuse. Le cadre d’accroche est boulonné afin de s’adapter simplement à la marque et au modèle de l’automotrice. Le tapis en caoutchouc recouvert de dents métalliques est animé par le circuit hydraulique habituellement réservé aux rabatteurs de la tête de récolte. Ainsi, il tourne à un régime proportionnel à l’avancement. La vis de recentrage, avec ses doigts escamotables, est quant à elle entraînée par la prise de force, sur le côté du rabatteur. Zworld propose toutefois une alternative hydraulique pour les moissonneuses-batteuses à correction de dévers, lorsque l’angle du tablier par rapport au convoyeur devient trop élevé pour un arbre à cardans court. Le pick-up se dote en option d’un déchiqueteur, placé au-dessus de la vis. Constitué de sections, celui-ci vise, par exemple, à couper les liserons. L’optionnel tasse-andain autorise des vitesses supérieures à 10 km/h, tout en évitant les projections sur la cabine.

Si cette technique de récolte en deux étapes nécessite des équipements particuliers, elle impose également certaines pratiques. Il s’avère notamment préférable de couper plus haut qu’à l’habitude, dans le but de favoriser la circulation de l’air sous les andains et donc d'optimiser leur séchage. Il faut aussi noter que, si la récolte en décomposé aide à maîtriser le salissement, elle nécessite deux interventions et impose de fait une organisation spécifique des chantiers.

Le tapis en caoutchouc du pick-up, doté de dents métalliques, soulève les andains et les achemine vers la vis de recentrage. © F.P.

Un taux d’impuretés en nette baisse

La mise en place de cette démonstration a permis aux techniciens de la chambre d’agriculture de la Creuse de réaliser une batterie de mesures portant sur la consommation de GNR selon la méthode de récolte et sur la qualité du grain.

Dans ce cas, la récolte en décomposé génère une consommation de GNR supérieure de près de 69 % à celle qu'engendre la méthode conventionnelle. En revanche, elle a permis de faire chuter le taux d’impuretés de 42 %. Celui de protéines s’est, pour sa part, amélioré de 4 %.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement